Je viens de recevoir un appel téléphonique qui me laisse perplexe… Quelques semaines avant les élections municipales, il arrive que les coachs soient contactés par des personnes engagées dans la vie politique, souhaitant se préparer au mieux à cette échéance personnelle et professionnelle de premier plan (j'évoque ici nos élus de proximité, ceux que nous avons l'occasion de côtoyer en chair et en os, à l'extérieur de nos écrans de télévision, ceux de la vraie vie, quoi).
Cet homme souhaite mettre en place un programme de communication pour renforcer son impact et l'image qu'il évoquerait auprès d'électeurs potentiels. En gros, il me commandait un training intensif destiné à le "façonner" pour adopter l'attitude la plus "efficace" possible, cultiver les piques qui resteront dans les pages de nos journaux, poser sa voix, corriger certains tics de langage, s'inspirer du mentalisme pour poser ses yeux de la bonne façon, appuyer son discours par des gestes appropriés, convaincre et paraitre sympathique aux yeux de tous. Tadam… Une belle prestation d'acteur en somme.
Les électeurs ne sont pas des ânes
Voilà typiquement le genre de proposition que je refuse, elle n'aboutit à rien, car communiquer, n'est pas singer ou mimer…
Prenons-nous les gens à ce point pour des corniauds ? Je sais bien que nous avons tendance à nous méfier de nos émotions et à les fuir à toutes jambes pour entrer dans un rapport aux autres rationnel et froid, mais tout de même… Regardons les choses autrement, les premiers hommes sont apparus il y a 4 millions d'années, ont développé des aptitudes, des évolutions jusque'à l'homme actuel, l'homo-sapiens qui existe depuis 200.000 ans environ…
Imaginons que l'existence de l'homo sapiens représente une journée de 24 heures, nos soixante dernières années correspondraient alors à 26 secondes, ces 26 secondes effaçant du même coup les millénaires d'évolution et d'adaptation de l'homme depuis son existence… (Si les 4 millions d'années représentaient 24 heures, alors les 60 dernières années dites de l'ère moderne, représenteraient 1,5 secondes…)
Quel est le message : nous avons développé une aptitude extraordinaire à ressentir, à nous protéger, nous méfier parfois, à sentir le danger, à décrypter, à fuir au bon moment… Une aptitude formidable que l'on appelle intelligence et dont nous sommes TOUS les dépositaires, une aptitude que les robots nous envieront un jour et que nous souhaitons leur confier le plus souvent possible, échappant du même coup à certaines de nos responsabilités (ok, là, je suis un peu militant).
Revenons un instant sur la demande de cet homme. Bien entendu, il est possible de manipuler des foules, d'abord par un discours populiste, une attitude concernée, engagée, des gestes précis et rassurants, flatteurs aussi, en créant des diversions, en se laissant photographier (surtout avec un casque sur la tête !), tout un arsenal de créativité appelée communication politique… Néanmoins, quand ces beaux parleurs manquent cruellement d'authenticité, de fond, et bien nous le savons, nous le sentons et les fuyons, à l'image du gigantesque rejet que nous éprouvons vis-à-vis de nos classes dirigeantes.
Aussi, le meilleur conseil que je donnerais à cet homme est de cultiver son authenticité, sa différence, là, tout au fond du ventre, en travaillant d'abord sur les valeurs qui l'animent et la façon dont elles sont, le cas échéant, véhiculées dans le parti qu'il représente. Cette authenticité sera alors son meilleur atout pour convaincre des électeurs en quête de sens et d'intégrité. J'ai mentionné cette possibilité d'approche qui n'a pas retenu son attention, nous aurions également travaillé sur ses cercles de ressources, son estime personnelle ou développé l'assertivité qui le conduirait à assumer sa position. Je suis attristé de son rapport aux électeurs et c'est pour cette raison que j'en ai produit un billet, en pensant à tant d'autres élus qui, eux, loin de toutes dorures des palais, accomplissent un travail formidable et trop peu reconnu..
Cet homme souhaite mettre en place un programme de communication pour renforcer son impact et l'image qu'il évoquerait auprès d'électeurs potentiels. En gros, il me commandait un training intensif destiné à le "façonner" pour adopter l'attitude la plus "efficace" possible, cultiver les piques qui resteront dans les pages de nos journaux, poser sa voix, corriger certains tics de langage, s'inspirer du mentalisme pour poser ses yeux de la bonne façon, appuyer son discours par des gestes appropriés, convaincre et paraitre sympathique aux yeux de tous. Tadam… Une belle prestation d'acteur en somme.
Les électeurs ne sont pas des ânes
Voilà typiquement le genre de proposition que je refuse, elle n'aboutit à rien, car communiquer, n'est pas singer ou mimer…
Prenons-nous les gens à ce point pour des corniauds ? Je sais bien que nous avons tendance à nous méfier de nos émotions et à les fuir à toutes jambes pour entrer dans un rapport aux autres rationnel et froid, mais tout de même… Regardons les choses autrement, les premiers hommes sont apparus il y a 4 millions d'années, ont développé des aptitudes, des évolutions jusque'à l'homme actuel, l'homo-sapiens qui existe depuis 200.000 ans environ…
Imaginons que l'existence de l'homo sapiens représente une journée de 24 heures, nos soixante dernières années correspondraient alors à 26 secondes, ces 26 secondes effaçant du même coup les millénaires d'évolution et d'adaptation de l'homme depuis son existence… (Si les 4 millions d'années représentaient 24 heures, alors les 60 dernières années dites de l'ère moderne, représenteraient 1,5 secondes…)
Quel est le message : nous avons développé une aptitude extraordinaire à ressentir, à nous protéger, nous méfier parfois, à sentir le danger, à décrypter, à fuir au bon moment… Une aptitude formidable que l'on appelle intelligence et dont nous sommes TOUS les dépositaires, une aptitude que les robots nous envieront un jour et que nous souhaitons leur confier le plus souvent possible, échappant du même coup à certaines de nos responsabilités (ok, là, je suis un peu militant).
Revenons un instant sur la demande de cet homme. Bien entendu, il est possible de manipuler des foules, d'abord par un discours populiste, une attitude concernée, engagée, des gestes précis et rassurants, flatteurs aussi, en créant des diversions, en se laissant photographier (surtout avec un casque sur la tête !), tout un arsenal de créativité appelée communication politique… Néanmoins, quand ces beaux parleurs manquent cruellement d'authenticité, de fond, et bien nous le savons, nous le sentons et les fuyons, à l'image du gigantesque rejet que nous éprouvons vis-à-vis de nos classes dirigeantes.
Aussi, le meilleur conseil que je donnerais à cet homme est de cultiver son authenticité, sa différence, là, tout au fond du ventre, en travaillant d'abord sur les valeurs qui l'animent et la façon dont elles sont, le cas échéant, véhiculées dans le parti qu'il représente. Cette authenticité sera alors son meilleur atout pour convaincre des électeurs en quête de sens et d'intégrité. J'ai mentionné cette possibilité d'approche qui n'a pas retenu son attention, nous aurions également travaillé sur ses cercles de ressources, son estime personnelle ou développé l'assertivité qui le conduirait à assumer sa position. Je suis attristé de son rapport aux électeurs et c'est pour cette raison que j'en ai produit un billet, en pensant à tant d'autres élus qui, eux, loin de toutes dorures des palais, accomplissent un travail formidable et trop peu reconnu..